Le conflit en Ukraine a provoqué des pénuries alimentaires et une flambée des prix dans le monde entier, soulignant la fragilité des chaînes d'approvisionnement modernes. Il n'y a jamais eu de meilleur moment pour l'Afrique d'accroître ses capacités de production agricole et ses exportations.

L'Afrique, comme d'autres régions du monde, présente aujourd'hui une image dynamique pleine de contrastes où les progrès sont apparents mais aussi les défis. Le continent africain a atteint 1,34 milliard d'habitants en 2020 et ce chiffre pourrait encore doubler d'ici 2050. Cette population en plein essor a des besoins qui ne peuvent être satisfaits que par la croissance économique et des liens économiques intra-africains forts en termes de développement commercial, financier, social et productif. Malheureusement, des infrastructures obsolètes ou inexistantes freinent ce développement. Aujourd'hui, seulement 38% de la population africaine a accès à l'électricité, moins de 10% est connectée à Internet et seulement 25% du réseau routier africain est goudronné.

Crédit image © par gettyimages.ae, Yaba area. Lagos, Nigeria, West Africa.

Pour relever ces défis, les chefs d'État et de gouvernement africains ont adopté en janvier 2012, le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), qui constitue le cadre de la politique continentale des infrastructures à mettre en œuvre jusqu'en 2040. Le PIDA est un programme de projets d'infrastructures à l'échelle du continent pour le développement des infrastructures régionales et continentales prioritaires dans les secteurs des transports, de l'énergie, des ressources en eau transfrontalières (ROT) et des TIC. Ce futur programme prioritaire d'infrastructures pour l'Afrique, à travers la formulation et la planification du PIDA-PAP 2, prône l'approche « Corridors », une approche intégrée et multisectorielle, tournée vers l'emploi, sensible au genre et respectueuse du climat et qui relie les centres urbains et industriels aux zones rurales et transfrontalières.

Crédit image © par gettyimages.ae, South Africa, Gauteng Province, Johannesburg, aerial view of Buccleuch interchange.

L'importance de l'intégration régionale pour soutenir le développement économique de l'Afrique est depuis longtemps reconnue par les dirigeants du continent, qui n'ont cessé d'exprimer leur volonté de construire un marché commun des biens et des services. A cet égard, 52 pays sur 55 ont signé au Niger en juillet 2019, un accord de « Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA, ZLEC ou Zlecaf) », qui est l'une des principales priorités de l'Agenda 2063 dans l'objectif de transformer l'Afrique en une puissance mondiale d'avenir visant à réaliser un développement inclusif et durable dans le cadre du panafricanisme et de la renaissance africaine. L'une des priorités est la mise en œuvre immédiate de stratégies visant à combler le déficit d'infrastructures sur le continent.

Sans infrastructure adéquate, le commerce intra-africain est et sera impacté du point de vue de la productivité en augmentant les coûts de production et de commerce, en réduisant la compétitivité des entreprises et la capacité des gouvernements à poursuivre des politiques de développement économique et social inclusives.

L'Afrique, pour devenir un acteur incontournable sur la scène mondiale, devra viser l'intégration continentale et régionale, la gouvernance démocratique et la paix et la sécurité sur l'ensemble du continent.